Ce matin c’est avec une émotion particulière que je rédige ce billet. Nous avons reçu en début de semaine notre Microvision. On a pas pu attendre, voici une revue de cette console mythique.
La Microvsion est la première console de jeu vidéo portable. En effet, on peut la qualifier ainsi puisqu’elle est la première à avoir un écran à cristaux liquides et permettant de changer de jeu. Conçue par Jay Smith (qui créa par la suite la Vectrex), elle fut lancée par la Milton Bradley Compagny en novembre 1979.
La console comporte un potentiomètre ainsi qu’un clavier adaptable à chaque jeu. Les jeux à cette époque étaient assez volumineux. Pour en changer, c’est toute la façade de la console qu’il faut remplacer. Il est intéressant que des jeux comme Blitz intègre des agrément sur l’écran (on pourrait presque parler de décor 🙂 ).
La Microvision a assez bien marché lors de sa sortie. Près de 8 millions de consoles ont ainsi été vendues l’année de son lancement. Néanmoins la pauvreté de la ludothèque (12 jeux au total) stoppa rapidement l’engouement qu’elle avait entrainée. Les jeux étaient dans l’ensemble de bonne qualité et apportaient des expériences variées.
Un autre point faible était la consommation. Elle est juste énorme. En effet, elle nécessite deux piles de 9 volts pour fonctionner. Ce qui a été un frein, le prix de ces batteries était relativement élevé à l’époque.
La Microvision est un monument de l’historie du jeu vidéo. Elle a ouvert la voie à la cultissime GameBoy et a posé les bases de tous ces petits jeux électronique à 1€ (façade spécialisée, buzzer et contrôle simplifié).
Nous avons eu la chance de dégoter sur ebay, une pièce en très bon état et avec 4 jeux (soit le tiers de la ludothèque). Ce qui est étonnant c’est la qualité des assemblages et du packaging, c’est limite prestigieux. Le tout a plus de 30 ans et se porte comme un charme, malgré une petite odeur de vieux. Ce fameux potentiomètre rotatif est vraiment une marque très seventies et so old school. J’adore !
Pour la peine, vu qu’on est super fier voici une série de photos réalisées ce matin :
La prise en main de la console est immédiate. J’ai pris de suite mon pied en jouant à « super casse brique » (un autre monument) en balançant le paddle de gauche à droite le tout avec les gémissements stridents du buzzer, 1978 nous voilà ! On a filmé tout ça pour vos petits yeux ébahis, et voilà le résultat :
Alors oui c’est que du gros pixels, oui y’a pas du music 5.1. Mais bon dieu c’est une émotion si particulière de pouvoir s’amuser avec des concepts si simples. Un vrai retour aux sources et même au delà pour moi. (Cette Microvision est mon ainée de quelques années).
Bref ce matin, au bureau c’était la séquence rétro nostalgique. Merci Microvision !
Les années 70 sont les véritables débuts du jeu vidéo tel que nous le connaissons aujourd’hui. C’est à cette époque que quasiment tous les genres de jeux ont été créés et que les types de produits que nous connaissons ont vu le jour.
1971 – le premier jeu vidéo d’arcade : Computer Space.
C’est avec l’aide de Ted Dabney, que Nolan Bushnell mettra au point une version exploitable en salle de jeu de Spacewar. Nutting Associates, qui fabrique des jeux électroniques, décide d’acheter les droits d’exploitation et embauche Bushnell.
La livrée de la borne d’arcade adopte un look très futuriste pour l’époque. Aujourd’hui on parlerait plus de Snorky géant 🙂 Le caisson en bois protège le système électronique de la borne. Cette machine n’intégrait aucun microprocesseur, RAM ou ROM. Tout était basé sur une machine à état créé à partir de composants de la famille TTL 74 et de divers composants analogiques. Une vraie prouesse quand on y réfléchit.
Voici une vidéo qui donne un bon aperçu du jeu :
Le gameplay était trop complexe pour l’époque et le jeu n’a pas rencontré un franc succès. Il fallait jouer avec des boutons pour manier la rotation, la propulsion et les tirs de missiles. Aujourd’hui, Computer Space serait un classique, mais pour l’époque c’était too much.
Voici quelques ressources pour ceux qui veulent creuser le « sujet » :
En 1966 Ralph Baer et son équipe réussissent à faire fonctionner un jeu sur une télévision pour le compte de la société Sanders Associates. C’est après 6 prototypes que la brown box fut montrée à des fabricants. Magnvox signa un accord fin 1970. Deux ans plus tard la console est annoncée et disponible uniquement dans les magasins Magnavox au prix de 99$. Elle connut un succès certain. C’est plus de 100 000 exemplaires qui ont été vendu. Il s’agissait du seul équivalent à Pong que l’on peut avoir chez soi.
Atari est fondée en 1972, par Bushnell. Il développe la même année Pong. Les premières versions de la borne embarquaient un code assez sommaire, il n’y avait pas d’adversaire géré par l’ordinateur. Il fallait donc toujours être deux pour faire une partie. Atari vendra 19000 unités de sa borne et fait de Pong, le premier engouement grand publique du jeu vidéo.
Mais ce succès agace Magnavox, qui attaque Atari en justice. Pour eux, Pong est une copie d’un des jeux disponible sur Odyssey. Pour quelques centaines de milliers de dollars, Atari obtient de Magnavox l’autorisation inconditionnelle de fabriquer du Pong à toutes les sauces possibles.
La compétition devenant de plus en plus rude Ted Dabney revant ses part à Bushnell en 1973. Les années suivantes virent leurs lots de clones et autres copies de Pong.
En 1975, Atari revend l’exclusivité à Sears sur Pong pendant un an. Le jeu devient la sensation de noël 1975.
En 1976, Bushnell revend Atari à Warner Commubnication pour 28 millions de dollars et reste à la tête de l’entreprise.
En 1977, outre le lancement des Pizza Time Theater (des restaurants avec salles d’arcade décorées d’animaux robotisés), c’est le lancement de l’Atari 2600. Elle s’inspire du système de cartouches de la Fairchild Channel F. Ses cartouches intégraient des mémoires où sont stockées les données logiciels du jeu. Elles avaient le même format qu’une cassette audio 8-pistes.
L’Atari 2600 est une console de seconde génération produite en 1977 et 1991. La console est vendue à plus de 25 millions d’unités. Elle rapporta beaucoup d’argent à la société jusqu’en 1983 avec la crise du marché du jeu vidéo.
L’Atari 2600 c’est la console sur laquelle ont débarqué dans les salon des titres comme :
Space Invaders
Adventure
Pac-Man
Asteroids
Les premiers jeux sous licence : ET, Raiders of the lost Arks (Indiana Johns et l’arche perdue)
Bref c’est la première vraie console comme nous les connaissons aujourd’hui.
En 1978, Bushnell doit quitter les reines de la société qu’il a fondé sous la pression des dirigeant de Warner.
Activision
La politique d’Atari concernant la rémunération des développeurs n’était pas proportionnelle aux succès. Ainsi Rick Mauer, le développeur de Space Invaders eut droit à un joli chèque de 11 000$ alors que le titre en a rapporté plus de 100 millions à la firme.
De plus en plus de personnes s’élèvent contre la politique d’anonymat d’Atari. C’est ainsi que le premier easter egg fait son apparition dans le jeu Adventure de Warren Robinett.
Du coup beaucoup de programmeurs quittent Atari et fondent leur société de développement. C’est ainsi qu’est né, en 1979, Activision le premier éditeur tiers de l’histoire du jeu vidéo.
Le Japon se réveille
Nintendo
Concernant Nintendo c’est assez discret, mais la firme lance sa première borne en 1978: Othello. Ca ressemblait à ça :
Gun Fight
Gun Fight est le premier jeu vidéo de la société chicagoaneMidway Manufacturing. C’est aussi le premier jeu de l’histoire à utiliser un microprocesseur, l’Intel 8080. (Ah ce mythique 8080, c’est lui l’ancêtre de vos superbes Core2Duo !). Après un petit lifting, il a été diffusé aux USA. Il devient ainsi le premier jeu japonais à disposer d’une diffusion mondiale. Le principe de jeu a même été repris dans Outlaw de Atari en 1976.
Space invaders
Mais le véritable évènement, c’est Space Invaders. C’est après Pong, l’un des jeux les plus influents. Le joueur contrôle un canon laser qui peut se déplacer horizontalement, au bas de l’écran. Au départ on peut se protéger derrière 4 bâtiments des tirs ennemis. Mais ils sont destructibles, tant bien qu’à un moment il faudra faire face seul aux hordes aliens venues envahir la Terre. L’objectif est de détruire tous les vaisseaux aliens.
Le jeu fut créé par Tomohiro Nishikado (concepteur et développeur), Kazuo Nakagawa (designer graphique) et Michiyuki Kamei (designer sonore). Le développement du jeu à proprement parlé a pris trois mois, mais le développement de tout l’environnement de programmation a duré près de six mois.
Space Invaders a eu de multiples versions à travers le monde. C’est le premier jeu de shoot’em up de l’histoire.
C’est un véritable carton, les profits générés par la licence s’élèvent à un bon demi milliard de dollars et ceux malgré une protection insuffisante du jeu. C’est peut être également une raison de son énorme succès.
Ce jeu est un tel phénomène que nous en reparlerons plus en détail la semaine prochaine.
Les autres précurseurs
Les premiers jeux vectoriels
Cinematronics lance en 1978, Space Wars, une variante de Spacewar et de Computer Space. Le jeu est original par l’emploie d’un affichage dit vectoriel. On se base sur des vecteurs (des segments lumineux), plutôt que par des pixels (point lumineux). Cette méthode sera précurseur d’une méthode d’affichage de polygones texturisés et animés en trois dimensions, ce qui aboutira à nos si eye candy jeux en 3D.
Et non la Game Boy n’est pas la première dans le genre portatif. Il s’agit de la MB Microvision. Elle a été lancée en 1979 et conçue par l’ingénieur Jay Smith, père des consoles de jeux Vectrex. Elle utilisait des cartouches de jeux interchangeables. Elle connut un succès très important dès le début de sa commercialisation.
Cependant sa ludothèque pauvre (12 jeux au total) et d’autonomie stoppa assez rapidement l’engouement des futurs acheteurs. Dommage… Cela reste une pièce très convoitée pour les collectionneurs.